Bonjour cher lecteur,
Nous voici enfin revenus au temps des analyses, délaissées depuis trop longtemps. Pour ce retour, un de mes éditeurs favoris pour la qualité de ses livres depuis plus de 40 ans : Ailleurs & Demain. J’entends déjà crisser les dents de la responsable numérique, donc je vais commencer en douceur.
Tout d’abord, il est important de noter les efforts fournis depuis leur arrivée en numérique. Près de 20 % du catalogue est sans DRM, on est loin d’une politique anti-DRM, mais on se doute que les agents d’auteurs anglo-saxons sont pour beaucoup dans la présence de DRM.
Autre point important, un effort sérieux est effectué sur la tarification des sorties, on trouve souvent les dernières sorties numériques à 9,99 ou 12,99 €. Et là encore une fois, on soupçonne l’influence des agents étrangers sur certains tarifs. Le prix du poche est encore éloigné, mais il y a une véritable progression dans le bon sens.
Dernier point positif, on remarque que Ailleurs & Demain a commencé la numérisation de son fond de catalogue, certes les plus récents, les contrats des plus anciens étant tous à renégocier. Espérons que cela continue, on est à 20 % du catalogue numérisé, mais on attend avec impatience les « classiques » de ce catalogue.
Maintenant, commençons là où ça dérape. Pour cela, j’ai utilisé ma dernière lecture (très appréciée, comme souvent) Rollback, de Robert J. Sawyer.

Comme d’habitude, je vais commencer par le rendu, mais avec une petite parenthèse. J’avais été agréablement surpris par le bon rendu du Flashback de Dan Simmons, donc mes espérances étaient grandes avec cette nouvelle lecture.
Mais j’ai très vite déchanté… À peine téléchargé sur mon eReader, le premier choc : cette superbe couverture argentée, utilisée pour me vendre l’eBook, n’est PAS reprise dans le fichier, à la place, j’ai droit à une immonde image de la page titre !

Le tout pixelisé bien entendu, et est de plus redondant avec la vraie page titre qui suit de peu cette horreur. Il y a probablement des raisons à l’absence de la couverture, mais ÇA, ce n’est certainement pas le bon choix, on se croirait revenu au premier jour du numérique.
Ensuite, après le miracle du Flashback, je ne peux que constater le retour de la marge à droite, encore et toujours. Certes, tu me diras que ce n’est pas gênant pour la lecture, mais le livre numérique c’est généralement un écran, autant centrer correctement le tout !
Mais dans ce livre on a droit à la pire faute de numérisation à mes yeux : la dégradation du texte. Minime, infime, mais bien là : le symbole de l’esperluette qui disparaît dans le code d’un message, ce n’est pas anodin, preuve que les fichiers numériques ne sont pas contrôlés ! Et je ne parle pas encore de code, mais bien d’une simple relecture pour s’assurer que tout est bien là.
Est-ce que toute la lecture s’en ressent ? Heureusement non, mais le doute s’installe, que peut-on rater d’autre par la suite ?
Après le rendu, on se penche bien entendu sur le code, et là, aucun progrès, aucun changement, on est toujours sur un code qui provient d’une conversion automatique au résultat aberrant.
L’amour inconsidéré des balises <div> tout au long du code, aux endroits les plus incongrus.
Une simple page « Première partie » avec le code suivant :

On notera l’usage de 2 balises <div>, d’une balise <span> vide, de deux classes et l’absence de la balise <h1> élément primordial de la structure HTML.
Un code propre donnerait ceci :

Même si l’usage des <div> s’explique par la mauvaise conversion automatique, afin de recréer les parties d’une page papier, il y a bien un endroit où il doit être proscrit : pour les paragraphes.
Si l’on regarde le code en détail, on remarque qu’au lieu d’utiliser, en toute logique, la balise <p> pour le texte, on a de nouveau droit à la balise <div>.

Et en prime, pas de balise titre <h2>, des classes inutiles.
Voici le code standard que l’on attend dans ce genre de situation :

Je terminerai par les métadonnées, où l’on sent une meilleure maîtrise de ce domaine, expérience du papier oblige, mais pas encore adapté aux usages numériques avec quelques champs importants (mais non obligatoire, je le concède) totalement ignorés, les amateurs de Calibre me comprendront :

Ailleurs & Demain, je vous félicite des efforts fournis pour l’offre, les tarifs et les DRM, mais il manque un pan essentiel à votre stratégie : la qualité du produit ! Je suis certes un intégriste du code sur ce blog, mais un bon rendu me rendrait déjà satisfait en tant que lecteur de vos ouvrages.
Que la force de l’eBook t’offre le monde.