Bonjour cher lecteur,
Pour l’analyse du jour, je te parlerai d’un livre destiné aux plus de 30 ans à priori : Player One de Ernest Cline.
Chronique :
Livre très agréable à lire pour un presque vieux comme moi, car ce livre est avant tout une suite de références aux années 80, ses jeux vidéos, ses musiques, ses films. L’histoire aurait pu être simplement « moderne » et sans grande importance, mais la manière qu’a l’auteur de se référencer aux vidéos de notre passé est importante dans ce texte. Allusion à notre passé de geek très bien faite pour quelqu’un à même de suivre les allusions.
J’ai plus de doute quant à accrocher les lecteurs plus jeunes, il y a certes quelques notes de bas de page disséminées le long du récit, mais est-ce bien suffisant pour apprécier pleinement le récit ? Les jeunes élevés à coup de Xbox et autre Nintendo pourront-ils comprendre ce qu’est un jeu vectoriel ou 8 bits ? Qui est Joshua ? Comment on joue à Donkey Kong ? De très nombreuses références qui m’ont fait penser à quelque chose de particulier : un livre enrichi.
Je ne suis pas un fan du livre enrichi, c’est rarement bien fait et là pour supporter le texte, mais cette fois-ci… des images de la première console Atari, les bandes-son des jeux vidéos mythiques, voir des vidéo.
La couverture en anglais est un exemple intéressant par exemple, je la préfère nettement plus à celle de la version française, plus « dans le thème ».
Une bonne lecture donc, mais si vous êtes né trop tard, ayez à portée de mains une connexion au web pour en profiter pleinement.
Rendu :
Après cette nouvelle section que je vais tenter de mettre à chaque analyse, les choses sérieuses commencent.
D’un rendu global acceptable, il y a néanmoins quelques points noirs au tableau.
La sempiternelle marge à droite, celle que l’on retrouve toujours chez Robert Laffont, est bien présente. Qui disparait comme par magie sur l’iPad, à croire que seul cet outil est utilisé pour la vérification…
Il y a également les petites majuscules, inexistantes, certainement dû au code non supporté par toutes les machines de lectures du moment. Encore une fois, l’iPad l’accepte, coïncidence ?
Il existe une alternative viable, certes pas parfaite, mais au moins on couvre un plus grand pourcentage des lecteurs.
Certaines mises en page sont absentes /incompatibles avec le numérique, comme les séances de tchat ou les poèmes, les affichages d’écrans qui auraient mérité un traitement particulier.
Et ne parlons pas des appels des notes de bas de pages, non-cliquables sur certains eReaders, de quoi rendre dingue le pauvre lecteur ne connaissant pas les années 80…
Un certain nombre d’éléments qui tentent à prouver que le numériseur de Michel Lafont n’est pas un lecteur numérique (en dehors de l’iPad peut-être). Un manque évident de connaissances des outils du marché quand on se dit professionnel en tout cas.
Mettons un peu d’eau dans notre vin, on notera la présence de lettrines bien intégrées et l’alternance des titres à droite/gauche pour situer le récit dans le monde réel/virtuel.
Le code :
Les éditeurs se suivent, mais ne se ressemblent pas… quoique… pour une fois je ne vais pas t’endormir avec mon charabia technique, car en fait le numériseur pour cet ouvrage est le même (ou utilise le même outil) que celui qui a produit Rollback, chez Ailleurs & Demain précédemment analysé. Un simple copié collé suffirait.
On retiendra la surabondance de balises <div> , qui ont également remplacé les balises <p> et la mauvaise structure des balises titre <h>
Les métadonnées tendent à me donner raison, avec les mêmes manques que dans Rollback.
SSDD
Que la force de l’eBook t’offre le monde.
Les notes sont une calamité. Comment faire ? Tout un pan énorme de la littérature nous échappe, lorsque les notes ne sont pas accessibles (Kobo : cliquer sur la note ouvre le dictionnaire, ou affiche la page voisine, ou vous propose d’annoter etc., mais jamais – JAMAIS ne conduit au texte de la note)…
Imaginez Bayle, sa « France toute catholique » ou ses « Considérations sur la comète », sans les notes : mais, mes pauvres camarades, on perd d’un coup la moitié de Bayle, tant ce monsieur bavardait dans ses infrapaginales. Et Bonaventure des Périers, dont j’encode en ce moment ses « Recreations et joyeux deviz » sur une édition annotée de 1872. Ce coquin-là nécessite, pour être intelligible, un solide appareillage de notes : que faire sans elles ? Rien, on ne fait rien, et je laisse tomber.
Ou alors on colle la note dans un pavé sous le paragraphe où elle est nécessaire ? Le texte sera haché. Y a-t-il une solution ?
Il existe des alternative heureusement, ce n’est que contourner le mauvaise gestion du clic par les eReaders (certaines étant mieux pensés que d’autres…). Sans notes de bas de page, ce livre est un peu flou pour les jeunes sans un très bonne culture geek.
Tu peux faire que lien vers la note de bas de page soit plus grand : [1] (en exposant ou pas)
Tu peux mettre l’hyperlien dans le mot lui même comme on peut le voir dans « La Roue du Temps » ou le fameux livre qui m’a occupé avec 4000 entrées d’index. Ce n’est pas parfait sur tous les eReaders, mais point dérangeant pour la lecture si c’est bien fait.
Sinon tu peux toujours taper les fabricants d’eReader jusqu’à correction de ce problème 😉